CARTE BLANCHE
Si la recherche musicale du XXème siècle a tenté une révolution des langages, elle a aussi transformé le rapport du percussionniste à l’instrument et permis une réflexion sur la forme. Aussi, des aphorismes de Webern aux tableaux des surréalistes, la volonté de réduire la forme a ouvert la voie à la recherche d’une efficacité poétique nouvelle. Les percussions “d’aujourd’hui” offrent au musicien comme au compositeur un éventail des possibilités sonores dont ils s’étaient vus privés jusqu’alors: traitement du son par l’électronique, création d’un nouvel instrumentarium, prise en compte du rôle scénique et du geste dramaturgique de l’instrumentiste.
Ce choix du Trio de Bubar de construire un spectacle modulaire, composé de différentes pièces – de “petites formes”- répond à un désir profond de mettre en jeu cette évolution du rôle des percussions dans la musique. Des instruments classiques comme des jouets et des objets du quotidien seront ainsi utilisés (comme dans Traffic, de Gérard Pesson) ; des instruments électroniques comme le thérémine ainsi que le traitement sonore seront sollicités (dans Toucher, de Vincent-Raphaël Carinola, notamment). Enfin, il a semblé important de faire la part belle aux percussions traditionnelles, source d’inspiration première aujourd’hui pour les compositeurs comme pour les membres du Trio (Alternatives pièce pour cymbalum, et Rossinante pour trois zarbs).